Le développement de la ville de Malartic est intimement lié à celui de son industrie minière. Tributaire de la faille Cadillac, un important gisement aurifère, la ville a souffert d’un ralentissement significatif suite à l’épuisement des gisements observé dans les années 1980 et 1990. Graduellement, la population a décru et plusieurs établissements commerciaux ont fermé leurs portes. Heureusement, la forte hausse du prix de l’or a ramené des prospecteurs à Malartic au début des années 2000, précipitant d’importants travaux immobiliers en vue de la reprise des activités économiques et sociales.
Dix-sept ans plus tard, à la suite de la relocalisation d’un quartier par la minière et de l’effervescence de la reprise des activités, la Société de développement économique de Malartic (SDEM) a mandaté Lemay afin d’encadrer un processus de réflexion global dans l’intention de proposer les orientations et les actions que la ville devrait entreprendre pour revaloriser l’implication citoyenne et d’assurer la pérennité économique de Malartic. La SDEM mise sur un renouveau commercial afin de positionner la ville comme pôle d’attraction, afin que ces nouveaux secteurs servent de canevas pour renouer les liens entre les citoyens et la minière. Visionnez la vidéo explicative de ce projet de société colossal en cliquant ici.
Un design urbain sur mesure
Grâce à l’approche éprouvée de Lemay en matière de design urbain, l’équipe transdisciplinaire, composée d’urbanistes, d’architectes et de concepteurs en design urbain, s’est afférée à trouver des solutions viables pour concrétiser ce projet de société.
L’équipe a débuté par mettre sur pied des consultations où élus, citoyens, jeunes et aînés représentant les secteurs communautaire et économique, ont pu échanger sur les moyens à envisager pour revitaliser l’économie locale et de rendre la ville plus attrayante aux familles désirant s’y établir. Ces échanges furent complétés par un exercice d’éventail des possibles suivi de l’analyse approfondie des éléments sociodémographiques, du site, de ses aires d’affluences et de sa typologie commerciale et résidentielle ainsi que l’étude de cas similaires.
Quatre grands objectifs de design ont émergé de ce processus. De façon consensuelle, la population et les élus se sont entendus sur l’importance de :
1- Offrir des espaces de qualité et novateurs, positionnés en lien direct avec la rue Royale, favorisant la perméabilité avec les espaces commerciaux et communautaires.
2- Offrir des espaces aisément accessibles, facilitant la marche et le cyclisme, et inscrits dans un réseau vert favorisant la mobilité active d’un quartier à l’autre de Malartic.
3- Offrir des espaces ponctués par des lieux publics à échelle humaine, offrant animation et diversité. Faire de ces endroits des espaces colorés, agréables et où la verdure est omniprésente.
4- Miser sur de petits succès autonomes, transformables et reproductibles qui, conçus dans une logique de partage et repris à travers la ville, s’imbriquent les uns aux autres pour former un ensemble unique et cohérent.
« Le processus mis de l’avant par Lemay a permis de bien saisir tous les enjeux auxquels nous étions confrontés. Les objectifs proposés traduisent nos aspirations et permettront de rendre notre ville plus attrayante », souligne Yannick Richard, président du conseil de la Société de développement économique de Malartic (SDEM).
Penser la ville autrement
De ces constats s’est imposée la nécessité d’intervenir sur des éléments clés qui permettraient de revitaliser la ville, colmater le fossé qui s’était créé entre les citoyens polarisés par les interventions de la minière et de rendre la ville plus attrayante pour les travailleurs de passage et les familles désirant s’y établir.
Trois pôles en transformation pour redessiner la ville
Forte de l’approbation unanime des conclusions avancées et des interventions suggérées, l’équipe a proposé une solution concrète visant à unifier les secteurs excentrés afin de les rapprocher du centre des activités. Elle a identifié trois pôles de transformation à fort potentiel et créé une brèche ainsi qu’un axe de pénétration pour relier ces secteurs clés.
« En nous servant de l’architecture et de l’urbanisme comme ciment permettant de colmater les fissures relationnelles et commerciales, nous avons réussi à proposer des solutions durables, fonctionnelles, conviviales » souligne Pierre Holdrinet, urbaniste et directeur projet en design urbain chez Lemay.
Le secteur de la rivière
Marqué par la prédominance d’une nature affectée à différents degrés par la présence humaine, le Secteur de la rivière se démarque aussi par son caractère interstitiel. Coincé entre le quartier Sud et les nouveaux quartiers plus au nord, ce secteur est la pièce centrale du retissage de Malartic. Véritable poumon vert de la ville, il a le potentiel de resserrer les liens entre les Malarticois tout en les rapprochant de la nature.
Lemay a donc proposé une alternative au développement résidentiel unifamilial traditionnel : l’éco-développement. Celui-ci se distingue par sa mise en commun des espaces extérieurs, ce qui en permet un usage beaucoup plus efficace tout en favorisant un vivre-ensemble où les contacts entre voisins sont plus chaleureux et harmonieux. L’équipe a conseillé l’utilisation de maisons préfabriquées pour réduire les coûts, l’impact de la construction et préserver le couvert forestier naturel. Elle a aussi suggéré l’ajout d’une ferme nourricière, de pistes multifonctionnelles, traversant ou longeant différents parcs, et un aménagement offrant un accès au petit cours d’eau.
La Royale renouvelée
La Royale est la rue principale historique de Malartic. Lui redonner sa gloire d’antan contribuerait à redynamiser l’économie locale et à redonner de la fierté à cette localité.
Les interventions proposées pour cette zone se concentrent sur la rénovation des façades et le réaménagement des rues. Ces interventions à petite échelle ont pour but de rayonner sur toute la ville. Lemay a recommandé l’aménagement de terrasses, de placottoirs, de fosses de plantation continues, d’un accès piéton au parc du Belvédère ainsi que la reconfiguration des stationnements et de la piste cyclable pour retisser les liens entre la communauté.
Le marché et le carré de la culture et des technologies
Le secteur entre la rue Royale et le parc du Belvédère est celui qui présente le plus grand potentiel de requalification. Une intervention plus musclée a été proposée de façon à en faire la locomotive de la croissance future de la ville. En accord avec les tendances actuelles en matière de design urbain et de développement commercial, l’équipe a proposé d’y réaliser un aménagement mixte et intergénérationnel, intégrant commerces, institutions et résidences.
L’élément clé de cette proposition, la Brèche, servirait de lien entre la rue Royale et le parc du Belvédère. Elle permettrait un accès facile aux installations plus éloignées de la rue principale. On pourrait y retrouver une ferme urbaine, un mur végétalisé, un marché public, une garderie, un camp de jour, une maison des jeunes, des résidences pour aînés, une clinique, un espace multifonctionnel, des suites hôtelières et une promenade. En attendant l’ennoiement de la mine à ciel ouvert, Lemay a aussi suggéré un verdissement des rives de la mine.
Visionnez la vidéo explicative de ce projet de société colossal en cliquant ici.
Équipe de projet :
- Pierre Holdrinet, urbaniste, directeur de projet
- Jean-Sébastien Bourdages, architecte, chargé de conception
- Jérôme Laferrière, concepteur en design urbain
- Pierre-Alexandre Molaison-Houde, concepteur en design urbain
- Damien Leman, concepteur en design urbain
- Alain Bourdais, artiste 3D