Tout ce que nous faisons a un coût environnemental, et notre budget est limité. Dans un monde aux prises avec des changements climatiques permanents, nous devons envisager tous les moyens qui peuvent nous permettre d’avoir un impact positif et d’accélérer nos efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Il faut bien comprendre ce qui rend le carbone intrinsèque si important : alors que l’efficacité énergétique est devenue une qualité clé de notre environnement bâti au cours des trois dernières décennies, les matériaux qui constituent cet environnement et la manière dont il est construit restent une source largement inexploitée de décarbonisation.
Le carbone intrinsèque, c’est quoi ?
Le carbone intrinsèque est l’émission de gaz à effet de serre (GES) qui provient des matériaux utilisés et des processus de construction impliqués dans l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment ou d’une infrastructure. S’il y a un impact environnemental vers lequel nous devrions nous tourner, c’est assurément le carbone intrinsèque. Selon le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa), le carbone intrinsèque est responsable de 10 % de toutes les émissions à l’échelle mondiale. Dans les bâtiments canadiens seulement, le carbone représentera plus de 90 % de leurs émissions d’ici l’an 2050.
La question est de savoir dans quelle mesure le carbone intrinsèque fait partie de nos efforts pour lutter contre les changements climatiques. Malheureusement, cette pratique n’est pas une norme industrielle comme elle devrait l’être. Alors que les émissions opérationnelles générales des bâtiments liées à la consommation d’énergie (électricité, chauffage, climatisation et ventilation) ont historiquement diminué, le carbone intrinsèque associé aux matériaux de construction n’a fait qu’augmenter, créant un coût environnemental important quant à la création de nouveaux bâtiments. Le coût initial en carbone de nos environnements bâtis devrait être une priorité avant même le début de la construction d’un bâtiment, sans parler de lorsqu’il est en utilisation.
Il ne fait aucun doute que le carbone intrinsèque exige une attention toute particulière si nous voulons atteindre les objectifs fixés par le GIEC: atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et maintenir l’augmentation de la température mondiale en deçà de 1,5 degré Celsius. Il ne s’agit pas seulement d’une responsabilité écrasante : c’est aussi une opportunité. L’intégration du carbone intrinsèque dans la planification de l’industrie ouvre la voie à la croissance et à la création d’emplois, grâce à une vague d’engagements gouvernementaux renouvelés au Canada et ailleurs dans le monde.
Où la décarbonisation commence
Alors, comment peut-on commencer à intégrer le carbone intrinsèque dans nos processus pour l’environnement bâti ? Une partie du casse-tête de la réduction des émissions de carbone réside dans la manière dont l’architecture et la conception, ainsi que la construction qu’elles nécessitent, peuvent réduire leurs impacts. Même la modernisation et le recyclage des bâtiments existants doivent mettre l’accent sur la réduction des émissions.
Si les architectes et les concepteurs cherchent à laisser le monde dans un meilleur état qu’ils ne l’ont trouvé, le travail commence par une volonté d’agir. Des pistes de changement s’ouvrent déjà, de nouvelles normes sont définies et un nombre croissant d’outils sont prêts à l’emploi, mais ils doivent encore être adoptés. L’utilisation accrue des Déclarations environnementales de produits (DEP), par exemple, peut aider à détailler la traçabilité, l’impact environnemental et la composition chimique des matériaux de construction ; des détails précis comme ceux-ci nous aident à choisir l’option la plus durable. Elles font également partie des critères de certifications telles que LEED V4 du Conseil du bâtiment durable des États-Unis (USGBC) et Zero Carbon Building Standard Design version 2 (ou ZCB-Design v2) du CBDCa. Toutes ces mesures offrent une transparence des données qui est essentielle pour quantifier et réduire le carbone intrinsèque.
Selon Architecture 2030, d’ici 2040, les deux tiers du parc immobilier mondial seront constitués des bâtiments que nous construisons aujourd’hui. En adoptant ce type de nouvelles normes et pratiques, nous pouvons créer et améliorer notre environnement bâti afin de donner la priorité à la réduction des émissions de carbone, parallèlement aux conceptions à haut rendement énergétique que nous avons développées au cours des dernières décennies. Chaque changement effectué aujourd’hui peut empêcher les bâtiments d’émettre des gaz à effet de serre à l’avenir.
C’est un voyage, pas qu’une destination
Aussi important que soit le traitement du carbone intrinsèque, il s’agit d’un processus continu. Une fois inscrit dans nos processus de pensée quotidiens dans le cadre de pratiques telles que l’architecture et la construction, il s’agit d’une étape sur un chemin continu vers des objectifs Net positif MC ambitieux et vers un bénéfice maximal pour l’environnement.
Ces changements bénéfiques ne signifient pas pour autant que les éléments d’un bon design doivent changer. Les architectes et les concepteurs du monde entier l’ont démontré à maintes reprises. D’ailleurs, chez Lemay, nos conceptions durables vont des usines de fabrication et des centres de transport aux écoles secondaires et à notre propre bureau de Montréal, au Québec.
Lorsque nous optimisons nos matériaux, réduisons les impacts de notre construction et améliorons les performances de notre exploitation, nous pouvons continuer à créer des espaces généreux qui nous inspirent et nous propulsent vers un avenir encore plus radieux que celui que nous avons commencé à créer.
Lemay s’est engagé à utiliser les meilleures pratiques possibles pour l’environnement, en commençant par notre approche Net positif MC, une initiative qui vise à accélérer la transition écologique de l’environnement bâti dont nous sommes responsables.