• 1 novembre 2023

Source de bienfaits pour notre santé et notre bien-être influençant positivement nos émotions et notre perception du monde, la biophilie est, par définition, l’affinité innée de l’humain pour les autres systèmes vivants.

Sachant que nous passons aujourd’hui environ 90 % de notre temps à l’intérieur, nous devons trouver des moyens de (re)connecter nos milieux de vie aux milieux naturels. Mais comment conçoit-on un espace biophilique?

Design biophilique : 14 modèles de conception

La biophilie est généralement associée à l’ajout de plantes dans un espace, mais ce n’est là qu’une façon de la mettre en pratique. Elle englobe aussi bien les éléments qui font appel à nos sens que les rappels à la nature à travers les matériaux et les textures, et même l’ambiance générale d’un lieu, comme l’aménagement de pièces ouvertes et lumineuses plutôt que cloisonnées et sombres.

La conception biophilique se décline en 14 modèles distincts identifiés dans une étude de Terrapin Bright Green, regroupés en trois catégories : la nature dans l’espace, les analogies naturelles et la nature de l’espace.

Polyvalents, ces modèles peuvent être appliqués à toutes sortes d’espaces, des lieux de travail et de loisirs aux salles de spectacle, en passant par les hôpitaux et les complexes à usage mixte.

Les potentialités et défis de la biophilie

Au cours des 25 dernières années, plusieurs études de cas ont mis en évidence les avantages multiples et variés des conceptions biophiliques : réduction du stress et de la tension artérielle, tolérance à la douleur accrue, amélioration de la productivité et des performances cognitives, baisse de la criminalité, gains économiques, diminution des symptômes liés à la dépression et à l’anxiété, etc.

« L’intérêt croissant des designers pour la biophilie découle de notre difficulté à nous connecter à la nature, car nous vivons dans un monde où l’urbanisation s’accélère et où les écosystèmes et la biodiversité s’appauvrissent », explique Véronique Gravel, coordinatrice, Stratégies durables chez Lemay.

En prenant conscience de ces bienfaits, les clients comprennent mieux l’importance de la biophilie dans les environnements bâtis. De la même manière, les architectes intègrent de plus en plus ses modèles à leurs conceptions pour qu’elles obtiennent des certifications liées au développement durable ou à la santé et au bien-être des usagers.

Seul le temps nous dira s’il s’agit d’une simple tendance ou d’une norme à satisfaire, mais une chose est certaine : le design biophilique est un moyen éprouvé pour favoriser l’épanouissement, le bien-être et la santé mentale tant à l’intérieur et à l’extérieur des environnements bâtis qu’à l’échelle des villes. Cela dit, Véronique Gravel fait remarquer que son intégration pose un certain nombre de défis.

« J’ai constaté dans ma pratique que les contraintes de temps, les difficultés techniques et le budget peuvent être un frein à ce type de design, dit-elle. Mais ces obstacles sont plus ou moins importants selon la stratégie choisie. Pour qu’un concept biophilique soit réussi, il faut une intention, une recherche conceptuelle et une connaissance approfondie des principes de biophilie. »

Revenons à l’exemple des plantes : les intégrer à l’aménagement peut nécessiter un espace supplémentaire, un système d’irrigation et un éclairage naturel ou artificiel suffisant pour les maintenir en bonne santé, ce qui implique des coûts de construction et d’entretien additionnels.

Pour cette raison, l’ajout de végétaux est souvent revu à la baisse ou complètement abandonné, faisant perdre du même coup les avantages qu’ils auraient pu offrir aux usagers.

Véronique Gravel précise toutefois que les concepteurs et conceptrices peuvent contourner ce problème en optant pour des stratégies biophiliques moins courantes dès le début du processus de conception. Parmi celles-ci, on pense au recours à des matériaux naturels, à l’utilisation de géométries fractales et de hiérarchies visuelles, à la création de coins détente ou à l’optimisation de la ventilation et de la fenestration pour veiller au confort thermique et à la qualité de l’air.

L’avenir de la biophilie et du design biophilique

La biophilie est une source d’inspiration grandissante pour les concepteurs et conceptrices, un signe de notre désir de restaurer notre lien avec la nature – et une solution efficace pour y parvenir.

« En tant que designers et architectes, nous devons revoir notre approche de la biophilie et exploiter sa complémentarité avec les objectifs de développement durable au moment de concevoir les projets », ajoute Véronique Gravel.

« Elle peut non seulement remédier à ce que Stephen R. Kellert, professeur émérite à l’Université Yale, appelle les “conséquences négatives de notre vie artificielle sur le monde naturel”, mais aussi nous réconcilier avec la nature elle-même. »

 

Misant sur des approches de conception durables comme celle de notre système NET POSITIFMC, nous tirons avantage de la biophilie pour créer des espaces bienfaisants et porteurs d’avenir.