- 21 mai 2025
Ce que l’on croyait savoir sur les toits et murs végétalisés mérite d’être revu. Durables, adaptables, techniquement matures : les surfaces végétalisées ont parcouru beaucoup de chemin depuis leurs débuts.
Longtemps associés à des projets vitrines ou à des constructions neuves, les toits verts et murs verts trouvent aujourd’hui leur place sur des bâtiments existants, dans des climats nordiques et des milieux urbains denses. Ces progrès ouvrent la voie à une nouvelle génération d’infrastructures vertes, mieux intégrées, plus accessibles, et surtout hautement stratégiques. À la lumière des dernières avancées techniques, de réalisations probantes et d’un retour d’expérience croissant sur leur mise en œuvre, un changement de perspective s’impose.
De nombreuses villes canadiennes reconnaissent désormais les bénéfices de ces aménagements. Toronto a adopté dès 2010 son Green Roof Bylaw, exigeant que 20 à 60 % de la surface des grands immeubles soit végétalisée. D’autres villes comme Edmonton, Calgary et Vancouver développent des initiatives similaires, notamment pour soutenir la gestion des eaux pluviales. Ces stratégies vertes se répandent progressivement d’un océan à l’autre et autour du globe.
Surfaces végétalisées : des bénéfices multiples pour les bâtiments et les communautés
Il faut savoir que ces interventions significatives ne se limitent pas à embellir les lieux : elles offrent également une multitude d’avantages environnementaux, économiques et sociaux, participant activement à la résilience climatique des villes. On leur connaît ainsi la capacité de générer des bénéfices durables en lien avec :
- La santé, notamment par leur impact en matière d’atténuation du bruit, ainsi que par leur action démontrée sur la diminution du stress, de l’anxiété et des symptômes de dépression, couplée à l’augmentation du sentiment de bien-être générée par un environnement verdi;
- L’environnement, que l’on pense à la gestion des eaux pluviales, à la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain et au filtrage des polluants, améliorant la qualité de l’air, sans oublier la bonification de la biodiversité;
- Le carbone, à travers l’amélioration de l’efficacité énergétique des immeubles ainsi coiffés…
Ces dispositifs permettent, en plus, de réduire l’entretien des toits et des murs et de contribuer à faire augmenter la valeur des propriétés, ce qui se traduit par des avantages financiers à long terme. Même le tissu social pourra en être bonifié, puisque s’ils sont accessibles ou bien visibles, ces espaces verts peuvent favoriser l’engagement communautaire et même l’agriculture urbaine, participant à créer des villes plus saines et où il fait bon vivre.
Des défis techniques aux solutions innovantes
La végétalisation des bâtiments présente certes certains défis techniques, économiques et climatiques qui ont longtemps freiné leur adoption massive, particulièrement dans les régions nordiques comme le Canada. Cependant, l’innovation constante dans ce domaine a permis de développer des solutions adaptées qui rendent désormais ces aménagements accessibles même dans les contextes les plus contraignants. Le tableau ci-dessous présente les principaux obstacles rencontrés et les solutions novatrices qui permettent aujourd’hui de les surmonter efficacement.
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Contraintes structurelles | Climat nordique | Coûts et entretien |
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Des exemples concrets de verdissement urbain au Canada
Les typologies de projets pour lesquels le verdissement des surfaces présente une occasion à saisir sont désormais incroyablement diversifiées. Usines, édifices résidentiels ou municipaux, centres culturels : il s’agit chaque fois de développer le concept le mieux adapté, en tenant compte de tous les facteurs.
- Le toit vert du Centre de transport Bellechasse, à Montréal (Québec), servira par exemple de prolongement à un parc urbain, allant au-delà de la définition conventionnelle des toits verts en intégrant la structure qu’il coiffe dans le paysage : pour un quartier qui manque d’espaces verts, c’est un bienfait considérable que d’utiliser à sa pleine valeur chaque mètre carré qui peut être végétalisé et rendu accessible à la population.
- Un espace de travail comme l’usine de SOPREMA de Woodstock (Ontario), illustre les avantages de verdir des lieux sous-utilisés en utilisant le système de toiture verte Hydrotech : une approche efficace, demandant des soins réduits.
- Différentes avenues sont aussi envisageables pour des projets qui ne pourraient accueillir un toit entièrement vert – ainsi, la nouvelle école secondaire de LaSalle (Québec) accueille des toits verts extensifs, plus légers, sur une partie de sa superficie, ce qui bonifie la vue depuis les classes et participe aux qualités durables recherchées par l’école, certifiée LEED Or.
Innovations dans les systèmes modulaires et approches hybrides
Malgré ces enjeux, les innovations en matière de systèmes et de matériaux modulaires rendent les toits verts plus accessibles. Les cassettes modulaires — qui peuvent être placés sur les toits par sections — gagnent en popularité, par exemple, car elles offrent de la flexibilité et réduisent la nécessité d’apporter des changements structurels importants.
Dans le même ordre d’idée, les systèmes semi-intensifs permettent des interventions vertes sans avoir besoin de couches de terre profondes. L’adoption par Humaniti d’une stratégie d’intervention intégrant de grandes jardinières, qui permet de disposer d’un espace vert sans surcharger la capacité structurelle du bâtiment.
Vers des villes plus résilientes et connectées à la nature
Des innovations sont continuellement développées pour rendre possibles davantage de toits et de murs verts, alors qu’un potentiel inexploité important reste à réaliser dans les villes qui sont aux prises avec le changement climatique, les îlots de chaleur urbains et la nécessité de disposer de plus d’espaces verts. Bien que les coûts, l’entretien et les climats constituent des obstacles, les matériaux et les dispositifs hybrides rendent ces systèmes plus accessibles que jamais.
La généralisation de ces surfaces vivantes dans le tissu urbain marque la voie vers des villes qui respirent, régulent leur climat et reconnectent leurs habitants à la nature.
Pour en savoir plus sur la façon dont les stratégies durables innovantes participent à remodeler les environnements urbains, explorez notre dernier rapport NET POSITIFMC.