• 19 janvier 2024

Comment améliorer le fonctionnement des bâtiments existants pour les rendre plus durables et plus agréables à vivre? Comment optimiser leur consommation énergétique afin de réduire leur empreinte carbone tout au long de leur cycle de vie, sans sacrifier le confort et le bien-être des occupants?

Voilà quelques-unes des questions abordées lors de la conférence 2023 sur la décarbonation de l’environnement bâti, organisée par l’American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE).

Présent à Washington, notre directeur technique, performance des bâtiments – stratégies durables, Oscar Hernandez, a discuté avec un auditoire nord-américain de conceptions canadiennes innovantes et de stratégies visant à réduire l’empreinte carbone des bâtiments existants.

Aux côtés de Martin Roy et Associés, qui a pris en exemple notre laboratoire de conception durable, le Phénix, Oscar s’est appuyé sur des études de cas comme le siège social de United Auto Parts (UAP) à Montréal pour démontrer tout le potentiel des rénovations écoénergétiques, des sources d’énergie renouvelables jusqu’aux matériaux de construction durables. Voici cinq points clés à retenir de sa présentation :

La qualité des environnements intérieurs avant tout : L’environnement bâti ayant des effets directs considérables sur la santé physique et mentale de ses occupants, l’amélioration de l’efficacité énergétique doit également se traduire par une amélioration du confort. La qualité de vie est une priorité absolue dans l’application des stratégies durables et des critères de la norme du bâtiment à carbone zéro (BCZ du CaGBC) :

  • Évaluer et hiérarchiser les stratégies dans le cadre du processus de conception;
  • Utiliser des outils numériques pour prédire les comportements des bâtiments;
  • Évaluer le potentiel bioclimatique;
  • Améliorer le confort thermique et visuel (c’est-à-dire l’accès à la lumière naturelle).

Les rénovations énergétiques impliquent une revalorisation des bâtiments existants : Le recyclage doit faire partie de nos pratiques architecturales. En rénovant et revalorisant les bâtiments existants, nous avons la possibilité d’améliorer leur performance, de leur insuffler une nouvelle vie et de leur trouver de nouveaux usages. C’est par l’utilisation sensible des ressources et la réduction des coûts énergétiques que nous pourrons non seulement atteindre nos objectifs de réduction des émissions de carbone dans le secteur du bâtiment, mais aussi générer une valeur ajoutée pour le parc immobilier et redynamiser les quartiers.

La structure des crédits carbone doit être réévaluée : Le système des crédits carbone, qui autorise l’émission d’une quantité déterminée de CO2 sur un marché réglementé, ne devrait pas être considéré comme une stratégie, mais plutôt comme un dernier recours dans le processus de conception. Sachant que les entreprises et propriétaires d’immeubles peuvent acheter des crédits pour compenser les émissions de leur bâtiment, de nombreuses personnes remettent en question la structure du programme et souhaitent plus de transparence quant à la manière dont il permet d’éviter, de réduire ou d’éliminer les émissions de GES dans l’atmosphère. En supposant que les crédits carbone aient encore une place dans nos politiques, comment pouvons-nous nous assurer qu’ils contribuent réellement à la neutralité carbone?

L’optimisation d’abord, les émissions ensuite: Il est essentiel de limiter au maximum l’empreinte carbone, mais les mesures de réduction d’émissions doivent être mises en place qu’une fois que le bâtiment a été pleinement optimisé. En procédant ainsi, on maximise l’efficacité des stratégies de performance énergétique :

  • Intégrer les solutions d’énergie passive;
  • Optimiser l’efficacité énergétique des systèmes mécaniques tels que l’éclairage, le chauffage, la ventilation et la climatisation;
  • Concevoir avec simplicité pour garantir des performances optimales au fil du temps;
  • Améliorer les éléments architecturaux comme les semelles, la fondation, la charpente, la toiture, les planchers, les plafonds, les escaliers et les aires de stationnement.

La collaboration transdisciplinaire donne les meilleurs résultats : Les processus de conception intégrée, comme celui utilisé pour le projet de l’UAP, favorisent une réelle synergie entre les architectes, les ingénieurs, les chefs de projet, les clients, les gestionnaires de bâtiments et les consultants. Cette mise en commun des compétences et des objectifs crée un engagement collectif de réduction des émissions de carbone.

Ces observations apportent une perspective intéressante sur les stratégies durables pouvant être appliquées dans la revalorisation d’environnements bâtis, sans pour autant augmenter les coûts. En se concentrant sur l’optimisation des composantes architecturales au même titre que celle des systèmes électromécaniques, il est possible d’améliorer considérablement la performance énergétique des bâtiments existants.

Dans le cas du siège social de l’UAP, cette façon de faire a permis de réaliser jusqu’à 34 % d’économies d’énergie – soit 40 000 dollars par an – par rapport à un bâtiment similaire conçu selon le CNÉB 2015, avec un retour investissement de 6,2 ans.

Des conversations comme celles qui ont eu lieu à la conférence de l’ASHRAE sont importantes non seulement parce qu’elles nous rappellent la nécessité d’améliorer la performance des bâtiments tout en réduisant leurs émissions, mais aussi parce qu’elles nous donnent l’occasion de présenter le travail important de notre équipe en matière de carboneutralité à un public international.

Nous remercions l’ASHRAE d’avoir organisé cet événement et de nous avoir invités à y participer!