Il n’y a pas de doute : la crise climatique exige une action immédiate et sans précédent si l’humanité veut atténuer les effets dévastateurs de ses actions sur l’avenir des écosystèmes, de la biodiversité et de la collectivité.
Toutefois, le changement est bel et bien possible. L’avenir n’est pas coulé dans le béton, et notre façon de concevoir nos environnements bâtis non plus. En tant qu’architectes, concepteurs et acteurs de changement, nous faisons partie d’un vaste réseau qui peut faciliter le changement dans sa propre pratique, notamment avec l’approche des 3 R : réduire, réutiliser et recycler.
L’avenir est déterminé par les décisions que nous prenons aujourd’hui. Nous pouvons prioriser la rénovation, la revitalisation et la reconversion de ce qui est déjà construit, de manière à faire perdurer nos espaces de vie, de travail et de divertissement pour encore plusieurs générations. Ou nous pouvons démolir l’existant, ce qui implique d’extraire de nouveaux matériaux et de construire avec de nouvelles ressources, ce qui cause davantage d’émissions.
Les trois R en architecture
Tant pour l’architecture des bâtiments que nous habitons que pour le développement de paysages qui renforcent notre lien avec la nature, les changements climatiques nous donnent l’occasion d’innover et de nous adapter aux conséquences de trop nombreuses pratiques non-durables. En trois mots : par le biais de la rénovation, de la revitalisation et de la reconversion.
Lorsque nous rénovons, nous modifions des bâtiments existants afin d’en améliorer les performances, qu’ils soient récents ou anciens. Lorsque nous revitalisons, nous redonnons vie à des structures qui se détériorent. La reconversion, quant à elle, vise à réutiliser les bâtiments du passé en leur trouvant un nouvel usage. Plusieurs de nos projets témoignent du fait que nos environnements bâtis peuvent être repensés et réinterprétés avec succès, plutôt que d’être simplement démolis pour faire place à du neuf.
- Le Phénix : reconversion d’un entrepôt des années 1950 en bureaux pour Lemay
- Le 620 Saint-Paul : rehaussement de la valeur architecturale d’un ancien bâtiment industriel
- Le 425 Viger : un agrandissement et une mise à niveau ingénieuse pour un joyau patrimonial
- Le bain Saint-Michel : reconversion d’un bain public en salle de spectacle
C’est en gardant en tête le recyclage et la revalorisation de nos espaces et bâtiments qu’on peut contribuer à la réduction des émissions de carbone et à l’atteinte de nos objectifs ambitieux et nécessaires en matière de changement climatique. Pour Hugo Lafrance, directeur des stratégies durables chez Lemay, réutiliser ce qui a déjà été construit par le biais de la reconversion doit fait partie des priorités de l’industrie du bâtiment.
« La réutilisation et la rénovation des bâtiments existants sont un excellent moyen de limiter l’étalement urbain et de maximiser l’utilisation des infrastructures existantes, mais c’est aussi l’un des meilleurs moyens de réduire l’utilisation de nouvelles ressources », explique-t-il en indiquant que la revalorisation et la réduction des émissions de carbone sont actuellement des priorités absolues.
Le recyclage avant tout
Le recyclage des infrastructures du monde entier devrait être considéré comme le premier réflexe à avoir avant de chercher à construire, estime Grace Coulter Sherlock, architecte et directrice régionale de Lemay pour l’Ouest canadien.
« Après des décennies de construction neuve, nous voilà avec un immense inventaire de bâtiments qui sont actuellement mal adaptés ou sous-utilisés », explique-t-elle.
« Nos concepteurs travaillent avec leurs clients afin de trouver des solutions permettant de bien évaluer ce qui est déjà construit et de l’adapter en y intégrant les meilleures pratiques durables – ce qui permet de bénéficier de l’énergie et les ressources intrinsèques du bâtiment, pour un avenir plus vert. »
Le recyclage de bâtiments nécessite un travail de planification et d’investigation rigoureux, qui peut grandement être facilité par une approche réellement transdisciplinaire où clients, consultants et experts de toutes les disciplines concernées peuvent collaborer dès le début du processus de conception architecturale. Temps et efforts sont requis, mais le jeu en vaut bien la chandelle.
Grace, qui a travaillé avec son équipe à divers projets patrimoniaux significatifs à Calgary, tel que son hôtel de ville et le planétarium Centennial, ajoute que les avantages de la rénovation, de la revitalisation et de la reconversion de structures préexistantes vont au-delà de l’environnement et s’inscrivent dans la mémoire culturelle du lieu.
« Les rénovations, la reconversion et la revitalisation d’éléments anciens permettent de créer des espaces vraiment exceptionnels. Les gens apprécient et recherchent la beauté de la patine de ce qui est ancien », dit-elle. « C’est par ailleurs la façon la plus durable de créer des environnements intéressants, uniques, à l’ambiance distinctive. »
Quand on pense aux déchets de construction qui auraient pu être évités lors de nouvelles constructions, aux nombreuses infrastructures qui pourraient être réutilisées et à la manière dont ils pourraient être recyclés en quelque chose d’entièrement nouveau… Nous y voyons une richesse de ressources avec lesquelles créer, des objets qui méritent une seconde vie et un immense potentiel.
Apprenez-en davantage sur les pratiques de durabilité de Lemay avec le Net positif™, un cadre rigoureux et reconnu, ayant pour but de maximiser l’utilisation de stratégies durables.