« S’il y a une bonne nouvelle concernant Lemay ces derniers temps, c’est le fait que notre processus de collaboration est désormais intégré dans notre travail quotidien », explique Andrew King, chef conception. « Cela nous permet de travailler en véritable transdisciplinarité. »
Comme le fait remarquer Andrew, l’engouement pour la collaboration transdisciplinaire ne date pas d’hier.
Ses avantages sont nombreux, qu’il s’agisse d’intégrer l’architecture, l’architecture de paysage, l’art, le design urbain, le design d’intérieur, les stratégies durables, l’urbanisme, le branding ou l’ingénierie. Elle permet d’identifier et de mettre en pratique rapidement des solutions de conception qui ne peuvent exister qu’à l’intersection de connaissances hautement spécialisées, tout en minimisant les erreurs de conception coûteuses avant leur mise en œuvre.
Ce qui pouvait ressembler à une approche en silo dans le passé – chaque discipline travaillant séparément puis partageant son travail – s’est transformé en une relation étroite et multidisciplinaire dès le départ. « C’est la convergence des méthodes de travail qui a modifié notre conception », explique Andrew. « On peut utiliser la méthodologie de l’art pour éclairer l’architecture, on peut prendre des notions d’architecture de paysage et les appliquer à l’art et vice versa. Nous sommes inspirés par la vision de l’autre et nous l’élargissons. »
L’approche de Lemay en matière de collaboration transdisciplinaire a permis d’améliorer la communication et la coordination, d’accélérer la prise de décision et de susciter l’inspiration pour créer des éléments qui se complètent plutôt que de se concurrencer.
Des projets de conception ancrés dans la cohésion
Les avantages de cette approche unique sont visibles sur le site d’Espace 67 à Montréal, inauguré en 2019. Ce vaste projet, situé dans le parc Jean-Drapeau, comprenait l’aménagement et la mise en valeur d’un amphithéâtre naturel, ainsi que le réaménagement de l’allée centrale afin d’établir un solide lien visuel et thématique entre la Biosphère et la sculpture Trois disques d’Alexander Calder. Le projet incluait également une iconographie spécialement conçue pour guider les visiteurs sur le site.
Un grand nombre d’esprits créatifs ont contribué à rehausser l’émotion et la cohésion de cet espace historique. L’équipe était composée d’architectes paysagistes, d’urbanistes et d’architectes qui ont élaboré ensemble le langage conceptuel du projet. Il en est ressorti un projet authentique, lauréat de plusieurs prix, qui redonne vie au patrimoine du site.
« Le projet acquiert une intégralité qui va au-delà de ses composantes individuelles », explique Andrew. « Les visiteurs n’en sont peut-être pas conscients, mais lorsque vous êtes dans un espace cohérent, votre esprit et votre corps le ressentent. »
Quand l’art rencontre l’architecture
Le même processus et le même degré de réussite se retrouvent dans le projet de la place des Montréalaises, qui est présentement en cours.
Ce vaste espace vert public est aménagé au-dessus d’une autoroute en tranchée à Montréal, reliant le centre-ville au Vieux-Montréal, deux quartiers longtemps divisés.
La place des Montréalaises comporte quatre espaces publics distincts : un amphithéâtre urbain, une esplanade multifonctionnelle, une forêt bordée d’arbres menant à la station de métro Champ-de-Mars et un grand axe urbain qui relie les rues Gosford et Sanguinet devant le Centre de recherche du CHUM.
Le projet intégré d’architecture et d’art public est le fruit d’une collaboration entre l’équipe de conception de Lemay, dirigé par le directeur de conception Andrew King et l’architecte paysagiste Patricia Lussier, ainsi que l’artiste Angela Silver, la firme SNC-Lavalin et ELEMA. En réunissant tout le monde dès le début, les éléments de conception ont pu être développés de façon organique.
« Ce type de collaboration créative se nourrit d’ouverture et de confiance », explique Patricia. « Lorsque la vision du projet est claire dès le début, on atteint une cohésion disciplinaire sans faille, quels que soient les défis du projet. »
La vision particulière de ce projet inclut un concept d’architecture de paysage pour rendre hommage à 21 femmes ayant joué un rôle important dans l’évolution de Montréal. Un pré fleuri composé de 21 plantes vivaces, chacune représentant une de ces femmes, a été conçu pour grandir et évoluer au fil des saisons.
« Nous avons fait tomber les frontières traditionnelles de la collaboration à chaque étape du projet », explique Angela. « Cela nous a permis de développer un lien plus fort entre l’architecture, l’architecture de paysage et ma vision artistique », ajoute Angela.
Une fois achevée, la place des Montréalaises sera un ajout emblématique au domaine public florissant de Montréal, une nouvelle référence pour des espaces ouverts plus conceptuels et plus durables.