• 27 juin 2024

L’accès et le sentiment d’appartenance à une communauté sont des facteurs qui rehaussent n’importe quel espace, et c’est particulièrement vrai pour les écoles.

L’éducation inclut une dimension sociale importante. Bien que les établissements scolaires en soient le principal moteur, les relations avec la communauté jouent elles aussi un rôle essentiel dans la réussite des élèves. De la petite enfance à l’enseignement postsecondaire, les liens sociaux entre les écoles et leur lieu d’implantation ont une incidence sur tout, des opportunités d’apprentissage à la rétention scolaire, en passant par la motivation du personnel enseignant et le taux d’absentéisme.

Mais proximité ne veut pas toujours dire connectivité. Si les écoles occupent une place centrale dans la communauté, elles sont historiquement conçues comme des espaces cloisonnés ou totalement isolés de celle-ci.

Comment le design peut-il mettre fin à ce clivage et favoriser la cohésion entre les milieux scolaires et leur environnement?

Renouer le dialogue entre l’école et la communauté

À l’image des villes, les écoles bénéficient des espaces publics et gagnent à intégrer leurs principes d’aménagement à l’intérieur comme à l’extérieur. Peu importe la forme qu’ils prennent, ces espaces où règne la nature créent un cadre intimiste et inclusif propice à une foule d’activités, comme les classes en plein air, le recueillement, l’étude ou encore la lecture.

« Le partage de connaissances entre les élèves et la communauté est un véritable atout. Il leur permet de rester engagés et motivés, tout en augmentant leur sentiment d’appartenance et d’utilité », affirme notre collègue Marie-Eve Parent, architecte paysagiste, associée et directrice de discipline – architecture de paysage. 

Sa vision : transformer la cour d’école en une place publique verdoyante qui relie les activités scolaires et communautaires au paysage urbain.

La santé physique, mentale et émotionnelle des étudiants s’en trouverait améliorée, tout comme leurs niveaux de concentration et de stress. L’environnement, lui, profiterait d’éléments de conception durable comme des stratégies innovantes de gestion de l’eau et l’intégration de plantes indigènes.

« Grâce aux espaces partagés, les jeunes ont la possibilité de développer des compétences pratiques et sociales qui leur seront utiles dans le futur. Ils sont amenés à interagir avec des personnes issues de différents milieux, ce qui favorise une culture d’inclusion et de respect. Ça vaut aussi pour les citoyens, qui sont invités à jouer un rôle actif dans la vie des élèves. Ils sont plus susceptibles d’assister à des évènements scolaires, de s’impliquer bénévolement lors de sorties pédagogiques, ou encore de soutenir les initiatives de l’école », indique-t-elle.

L’espace public en action

Citant quatre nouvelles écoles secondaires réalisées par notre équipe en consortium avec Leclerc architectes et Prisme, Marie-Eve explique comment leur conception innove par rapport à l’établissement scolaire traditionnel : « Chacune a son propre paysage et s’ouvre généreusement sur la nature et les aires communes. Les aménagements extérieurs ont été réfléchis de façon à créer une continuité entre les espaces intérieurs et le tissu urbain. Des places publiques permettent aux élèves, au corps professoral et à la communauté de se rassembler et d’interagir les uns avec les autres. »

L’école secondaire de Mirabel, par exemple, s’est juxtaposée à un nouveau centre aquatique, une bibliothèque, un comptoir d’entraide, un centre pour personnes âgées ainsi qu’un aréna. Entourée de jardins conviviaux avec des promenades interconnectées, la nouvelle école contribue à la bonification d’un pôle communautaire rassemblant des personnes de toutes générations. Quant à celles de Chambly, Laval et LaSalle, elles sont encadrées par de vastes esplanades appropriables où peuvent se réunir les élèves durant les heures de classe et un public plus large en dehors de celles-ci.

Ce type de conceptions ancrées dans la communauté ne se limitent pas qu’aux écoles primaires et secondaires. Il peut aussi s’appliquer aux universités et aux maisons des jeunes, comme en témoignent les locaux versatiles du Centre USAY, à Calgary, ou l’espace public et piétonnier durable du Complexe des sciences de l’Université de Montréal.

Perspectives d’avenir

La création de liens forts entre l’école et la communauté représente une occasion extraordinaire d’enrichir le bâti tout en transformant radicalement et positivement les établissements scolaires. Les élèves bénéficient d’une variété d’espaces bienfaisants qui encouragent l’apprentissage, tandis que les citoyens profitent d’une vie sociale plus riche. Une situation gagnante pour tout le monde.

Bien sûr, il y aura toujours une question d’équilibre à respecter entre l’ouverture et la sécurité de nos écoles. Mais en réimaginant leur conception à travers une relation spatiale plus souple, nous pouvons leur redonner une place centrale au sein de nos collectivités et les faire évoluer vers les milieux de vie accueillants, inclusifs et sains que les jeunes méritent.

 

Découvrez comment notre équipe transdisciplinaire repense les écoles de demain, adoptant une approche de l’architecture, du paysage et du design d’intérieur centrée sur l’humain pour enrichir l’apprentissage, la connectivité et la vie communautaire.